« Je n’ai pas eu la chance d’avoir une enfance misérable et je ne peux pas me targuer de m’être fait à la force d’un poignet solide ; je suis aristocrate et j’ai vécu dans un château. Je peux seulement me vanter de m’être défait moi-même pendant longtemps.
Mon premier grand-père était un immigré italien qui parlait à peine le français, et mon autre grand-père, un polytechnicien très à cheval sur les principes, alors que moi en principe, je n’étais à cheval sur rien.
J’errais tout simplement : dans les allées d’un parc trop grand, sur une pelouse au pied des corons, au milieu des dortoirs glacés, à l’intérieur des limousines ouatées, dans les jupes des dames altières et, pendant l’occupation, le long des gares en flammes. Je pratiquais en vrac le baisemain et le braconnage, le bridge et la trompette. J’errais surtout à la recherche d’un père toujours absent et d’autant plus magnifique.
“Qu’est-ce qu’il a cet enfant ?”
“Il est tout pâle.”
J’avais tout simplement le mal de Père »

Pierre Richard

Le Petit blond dans un grand parc de Pierre Richard (Olivier Orban)

LE PETIT BLOND DANS UN GRAND PARC
de PIERRE RICHARD
Éditions Olivier Orban
168 pages
sortie :
1989

Dans l’émission Apostrophes diffusée sur Antenne 2 le 26 mai 1989, Pierre Richard est interviewé par Bernard Pivot à l’occasion de la sortie de son livre de souvenirs Le Petit blond dans un grand parc. Il évoque des anecdoctes de son enfance : la rencontre avec les allemands, la disparition d’un camarade juif, ses fugues pour aller jouer de la trompette de jazz. Puis il raconte ses débuts de comédiens, son plaisir d’avoir raconté son enfance dans ce livre.